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“ [...] une histoire de scissions incessantes et de quêtes éternelles d’une essence unificatrice. Mais petit à petit, une autre possibilité de réponse à ces crises s’est imposée : la coalition - l’affinité, plutôt que l’identité.”
Cyborg manifesto, Donna Haraway
« 9 HACKS : OUTILS POTENTIELS » est un projet d’exposition écrit par Jade Lièvre et Lola Fontanié. Le
 Hack est un terme emprunté à l'anglais qui signifie " piratage informatique ". Ici, ce terme est déplacé vers un hacking du quotidien permettant à l’individu·e d’être acteur·rice de la conception de ses conditions de vie.
Ce sont dix artistes qui sont invité·e·s, Lola Fontanié, Mathieu Guille, Ludovic Hadjeras, Jade Lièvre, Marie Muzerelle, Clémentine Palluy, Diane Réa, Amélie Sounalet, Kelly Weiss.
La rencontre vécue par les artistes invité·e·s lors de l’exposition forme un point de départ commun qui, au travers de ce collectif temporaire, cherche à trouver un autre présent absent mais possible.
Les artistes appellent les visiteur·rice·s à agir au sein de l’exposition, à participer à sa construction : les différentes pièces déplacent l’utilité du centre d’art pour le transformer en espace d'expérimentation, un lieu des possibles. Les interventions artistiques se mélangent et ne s'appréhendent pas simultanément, demandant parfois une attention et une participation régulière et étendue.
Dans ce désir de porosité, les artistes présenté·e·s interrogent les relations entre les êtres, en créant des œuvres hybrides et cabales, tant dans leur matérialité que dans ce qu’elles sous-tendent.
Ce sont donc 9 hacks pour 9 interventions différentes. Des propositions qui brouillent les frontières entre performances, ateliers et leçons, comme une manière autre d’apprendre et de partager des expériences. Chaque artiste partage une pièce ou une histoire qui deviennent des outils collectifs à réutiliser, façonner et disperser.
Les objets autant que les rencontres mutent en outils d’émancipation. Des outils manuels, de réflexion dont tout le monde peut se saisir. 
Au travers de ces différentes expériences, nous voulons créer un moment de vie temporaire d’apprentissage, d’autonomie et de relations nouvelles.
L’exposition sera accompagnée par un fanzine dédié à ces perspectives explorées tout au long de la semaine.




Kung Fu Musée, 2020 Conférence performative

Diane Réa performe une conférence sur la pratique du Kung Fu appliqué au musée d’art Roger Quillot de Clermont-Ferrand. A partir de photographie qu’elle y a prises, l’artiste nous propose des démonstrations de techniques de self défense de son invention qui se servent des œuvres et de l’architecture pour réagir lors d’une possible attaque.
Amélie Sounalet, Ordentlich, 2020, mannequin de séchage et de repassage, assouplissant,
planche à plier

Amélie Sounalet déplace un geste domestique, repasser ses habits, à l’intérieur d’un espace d’art contemporain. Elle propose une performance durant la semaine d’exposition qui consiste à sécher, repasser et plier les vêtements mouillés que le public est invité à apporter.
Marie Muzerelle, Steam, 2020, cigarette électronique

A travers l’apparence d’une e-cigarette, objet qui réduit un risque sanitaire avéré en le remplaçant par l’inconnu, Steam est un outil divinatoire de précognition. Pendant le vernissage de l’exposition, l’objet circule de main à main afin que chacun·e puisse tenter de trouver des réponses à ses questions et ainsi sortir de l’inconfort d’une situation présentement complexe. Pour cela, les spectateur·rice·s sont invité·e·s à aspirer en posant une question. En recrachant la fumée, la réponse apparaît.
Ludovic Hadjeras, Nouvel ennemi, 2020, urine de loup, urine humaine

Dans l’espace d’exposition, à hauteur de canidé et aux endroits stratégiques, sont vaporisés des marquages composés de 50% d’urine de loup et 50% de l’urine de l’artiste. L’urine permet aux canidés de marquer leur territoire et renseigne sur l’origine de celui·elle qui alaissé cette trace. Bien que nous soyons dépassé·e·s par ce langage en tant qu’êtres humains, nous sommes capables d’imaginer ce qu’il représente aux yeux des canidés. Cette capacité quasi empathique induit un déplacement du regard, un premier pas vers le devenir garou.
David Lennon, Juste un doigt, 2020, vidéoconférence

Pendant le vernissage, l’artiste propose une vidéoconférence en direct à propos de la pratique du massage. Tout en nous expliquant par écrans interposés comment dénouer les
points de tensions corporels de la personne massée, David Lennon demande au visiteur·ice·s quel est leur rapport au corps de l’autre, au contact et à la complexité d’apprendre à toucher à distance.
Mathieu Guille et Lola Fontanié, La protéodie, 2019, musique, plantes invitées, système
électronique

Les protéodies sont des mélodies composées dans le but d'inhiber ou de stimuler la synthèse de protéines spécifiques. En se référençant à ce système de composition parfois utilisé en agriculture, Mathieu Guille et Lola Fontanié ont écrit une musique avec les notes correspondant à la stimulation de la protéine ocytocine qui intervient lors de différentes manifestations de la sensation de plaisir. Lors de l'exposition cette musique est diffusée 1h toutes les 12h. Les visiteur·rice·s sont invité·e·s à amener leurs plantes et à les laisser habiter In extenso pour qu'elles puissent profiter de la musique qui leur est adressée.
Jade Lièvre, Faîtes comme chez vous, 2020, tapis, coussins divers, gamelles d'eau, biscuits

L’artiste souhaite ouvrir In extenso à des spectateurs canins, habituellement exclus de ces lieux ouverts au public. Elle invite les chiens à se joindre aux festivités du vernissage et à l'espace d'exposition pour le temps d'une semaine. En leur proposant un espace commun, Jade Lièvre fait cohabiter l’être humain et son meilleur ami. Les visiteur·rice·s sont donc invité·e·s à venir accompagné·e·s de leur compagnons. De l'eau et des denrées comestibles pour les deux espèces sont proposées.
Lola Fontanié et Clémentine Palluy, Entre mes, 2019-2020

Derrière une table remplie de gâteaux et de cocktails, deux hôtesses sont présentes pour vous servir et répondre à toutes vos attentes. Clémentine Palluy et Lola Fontanié performent le buffet du vernissage en proposant des préparations comestibles à base de lubrifiants parfumés. Rassurez-vous, elles ne souhaitent vous donner que du plaisir, non vous empoisonner. Testés sur un panel d’humain·e·s consentant·e·s, chaque met est conçu avec une attention particulière... Habillées et maquillées selon le code en vigueur des hôtesses, elles servent et présentent les différents mets et cocktails proposés.
Kelly Weiss, Surrounding, 2020, terre, liquide vaisselle

Penser la peinture avec son environnement, de manière sensible. Kelly Weiss vient révéler les détails, défauts et cherche à redonner une temporalité au lieu d’exposition. Par ce biais, elle interroge l'espace pour ce qu'il est tangiblement, et les limites du médium pictural. Le lieu est ici le cadre de la peinture, les imperfections en deviennent la composition. En peignant de cette façon, elle se débarrasse de l'idée d'une image et d'un potentiel objet d'art.
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